Règle n°1 — ne jamais se fier aux apparences… Malgré le coucher de soleil lumineux qui iradie Big Ben, il a beaucoup plu à Londres cette semaine. Mardi, de la pluie, mercredi, de la pluie (du soleil aussi !), jeudi, de la pluie, vendredi, de la pluie, et samedi, de la pluie aussi !
Pluies torrentielles ou bruines bretonnes n’ont pas empêché les Papilles, Marine, et Super Copine de partir en chasse de gastronomie britannique. ArghOupsGloupsHips! Je vous entends d’ici vous étrangler avec votre thé et avaler tout rond la dernière bouchée du dessert… Rappelez-vous de la règle n°1… Malgré leur affection particulière pour l’huile de friture, les desserts flagadas et la viande en croûte, nos amis d’outre-Manche ont aussi quelques secrets culinaires et découvertes gustatives à nous révéler !
Bon, d’accord, l’oxymore « gastronomie britannique » a encore de longs jours devant lui. Preuve en est le Fish&Chips grignoté sur les transats de Kensington Gardens (entre deux averses, oui, oui — Londres aime aussi faire des blagues climatiques).
Acheté chez Costa’s (14, Hillgate Street), petit restaurant grec qui propose aussi de la junk food locale à emporter, il est gras (trèèèèèès gras — le papier d’emballage s’en est trouvé fort décomposé) comme il faut et vous assure une longue sieste au bord du Round Pond, face au Kensington Palace. Jusque là, la réputation des Anglais est intacte (Ouf) et mon sang s’est un temps changé en huile de friture.
S’il flotte sur Londres, à partir de 11h30, une étrange odeur de frites (véridique), vous n’êtes pas obligé, pour rassasier votre estomac de touriste affamé par ses allées et venues entre Covent Garden, Notting Hill et Westminster, d’opter pour la légendaire junk food anglo-saxonne. Vous pouvez aussi entrer dans cette chaîne de restauration rapide et diététique (véridique bis), qui fleurit à chaque coin de rue (véridique ter) dont l’enseigne en français — Prêt à Manger — balise toutes les rues de la capitale grande-bretonne au point que vous en venez presque à vous demander si vous avez bien pris l’avion, mardi matin aux aurores.
Et c’est là que les stéréotypes se retrouvent avec le coup tout tordu. Et oui, ce sont les Anglais qui, les premiers, ont inventé la restauration rapide équilibrée, savoureuse et assez peu (toutes proportions gardées — la vie londonienne rackette quand même votre portefeuille) chère. C’est encore mieux qu’une certaine adresse française appréciée des parisiens pressés, qui décline son enseigne à l’anglaise (comme quoi !), pour mieux agresser votre budget déjeuner. Ici, toutes les salades, tous les sandwichs, tous les wraps et tous les toasts sont préparés le jour même (véridique — je ne les compte plus), et les plats comme les desserts sont cuisinés sans aucun agent de texture ou autre conservateur (véridique — encore !). Résultat, la salade n’a pas le goût de plastique, les haricots verts ont vraiment le goût de haricots verts, la coriandre n’est pas un bout d’herbe tout desséché et les crevettes, qui croustillent et craquent sous la dent, n’ont pas l’air déprimé. Quant aux délicieux carrot cakes, lemon cakes, apple cakes, banana cakes ou cheese cakes (je n’ai testé que les deux premiers), ils sont bons comme à la maison !
Autres ravissements pour Papilles, Marine et Super Copine, absolument toutes les douceurs britanniques, à savourer à l’heure du thé, alors qu’il pleut à verse (encore) dehors…
On teste, chez Muffinski (5, King Street), le muffin à la coco et au chocolat blanc, et le « frozen yoghurt », parfum blueberry et cranberry. La pluie qui s’abat sur Covent Garden et dérange acrobates et chanteurs de rue, est bien vite oubliée.
Le ciel s’éclaircit un peu ? On court chez Ella’s Bakehouse (20 The Piazza, Covent Garden), de l’autre côté du marché, pour goûter aux « so famous » cupcakes et à leurs glaçages fous-fous-fous.
Et « the afternoon tea » alors ? C’est petit doigt (et jambes !) en l’air — qui a dit que les Anglais étaient « so collet-monté » ?
Il ne reste plus qu’à se faire inviter chez Harrod’s (Brompton Road, Knightsbridge), temple étourdissant du luxe inaccessible. Sans le vieux jean de touriste épuisé et les baskets éreintées par un été de vadrouille, on se croirait presque à une réception royale. On m’a dit que Kate et William auraient un peu de retard…
Mais là, après les papilles, ce sont aux yeux de briller de mille feux… Les cupcakes se transforment en petits savons parfumés, décorés de pétales de fleurs (on nous précise gentiment qu’ils ne sont pas comestibles).
Les petits plaisirs gustatifs glanés au coin des rues trouvent même une place de choix dans ma valise, qui repart pour Paris plus bombée qu’à l’arrivée : des cookies à la rhubarbe, du chutney à l’abricot et à la cannelle, d’autres cookies aux pistaches et aux amandes, mais aussi du paprika fumé, déniché chez Marks and Spencer’s (173, Oxford Street).
Qui a dit que les Anglais n’avaient rien à nous apprendre en matière de papilles ? Même les écureuils de St James’ Park y trouvent leur compte…
Publié dans Découvertes et expériences, Saveurs d'ailleurs
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